Une communauté missionnaire mais encore divisée
Peu à peu, la pastorale évolue et, au lieu que les chrétiens viennent à la Cité pour toutes leurs activités, ils se tournent vers l’extérieur pour aller à la rencontre de leurs concitoyens. On a parlé localement d’une « église – envoi », avec des laïcs militants s’insérant dans le tissu associatif ou politique (M.J.C., Université populaire, Confédération Syndicale des Familles, Groupe d’Action Municipale, etc.), s’opposant à la structure plus traditionnelle d’une « église – rassemblement », comme celle des années cinquante. A partir des années soixante se développent les mouvements d’action catholique, en particulier en milieu ouvrier (J.O.C. et A.C.O.), qui comptent de nombreuses équipes de révision de vie, soutenues ou accompagnées par les prêtres présents. Dans les années 1970-1980, il y a également un gros travail de diffusion bénévole de la presse de l’enfance (éditions Fleurus) : une vingtaine de diffuseurs distribuaient ainsi environ 200 journaux chaque semaine. Ils remplissaient souvent la fonction de catéchistes. Des réunions publiques, rassemblant une cinquantaine de participants, étudiaient la valeur morale des journaux pour enfants vendus dans les communes ; elles étaient relayées dans le Bien Public (par exemple, 1971). Pour l’anecdote, signalons que des affiches de Perlin-Pinpin et Fripounet étaient collées la nuit, affichage sauvage en concurrence avec celui des « Vaillants » d’obédience communiste. Le sous-sol de la chapelle accueillait le Secours Catholique.
A partir de la fin des années 70, c’est pourtant déjà le reflux. Les mouvements d’action catholique diminuent, le scoutisme également. De nombreux paroissiens vont voir ailleurs, par exemple à Saint-Bénigne, pour certains rebutés par la pratique du P. Pierre Laffage, pour d’autres nostalgiques du latin et de l’ancien rituel.Des locaux modernisés et une nouvelle dynamique
L’arrivée du P. Eric Ardiet, jeune et dynamique, apporte un nouveau souffle. Il créé un oratoire et une bibliothèque, au sous-sol du presbytère. Il relance l’aumônerie et y attire de nombreux jeunes. Il achète un bus, pour les emmener en week-end ou en voyage et s’occupait d’un groupe de sonorisation (Asalé), pour animer fêtes et mariages. Chaque année, des rallyes automobiles rassemblaient de nombreux participants, ainsi que les repas paroissiaux, pris en plein-air à l’allée des Tilleuls, à Couchey.
Les transformations plus récentes ont permis d’aménager de nouvelles salles (accueil, oratoire, salles de réunion) à l’emplacement de l’ancien “préau des filles”, en 2002, et de refaire l’ensemble du plafond de la chapelle (avril 1995). Un peu plus tard, le grand rideau du chœur est remplacé par une cloison peinte d’une couleur claire (juin 2010), permettant la projection de diaporamas ou l’accrochage d’accessoires en relation avec la liturgie. En 2010-11, les logements sont réaménagés pour accueillir les P. Lalire et Diyas, chacun à un étage, et en 2018, un nouvel appartement est créé, en rez-de-chaussée, pour loger un séminariste. En raison de la position centrale de la Cité Sainte-Thérèse, les prêtres du sud-Dijonnais s’y rassemblaient pour déjeuner ensemble, le samedi midi, sollicitant les paroissiennes pour leur faire la cuisine.
Travaux d’isolation des murs de la chapelle, en avril 2015.Les cinquante ans de la paroisse sont fêtés le dimanche 4 juin 1989, avec l’installation d’une stèle sur la pelouse. Le P. Molin prêt à dévoiler la stèle commémorant le cinquantenaire de la Cité Sainte-Thérèse, le 4 juin 1989.
Une paroisse qui cherche à s’ouvrir
A la fin des années 80, l’équipe locale du C.C.F.D. réactive l’accueil ponctuel d’un partenaire étranger pendant le Carême, qui visite la commune et rencontre le Maire. Elle propose également une exposition consacrée au photographe Salgado, dans une salle municipale ; ces actions contribuent à la visibilité de la paroisse, hors les murs. Elle propose, en 1996, un programme de formation à la solidarité et de sensibilisation au développement, sur la base de 5 rencontres annuelles pendant les trois ans précédant la date symbolique de l’an 2000. D’autres composantes de la paroisse se sont engagées dans cette démarche : l’A.C.A.T., l’aumônerie, les scouts, la pastorale des migrants, le Secours Catholique, la catéchèse, la Mission ouvrière et la pastorale de la santé. Tous sont sortis du cadre paroissial pour partager et échanger dans le cadre de la Maison des Jeunes et de la Culture, labellisée « Maison du Citoyen », qui a fourni des outils et un budget. Ils y ont été rejoints par d’autres associations purement laïques : Pionniers de France, Secours Populaire, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, etc. pour proposer tous ensemble des réunions publiques (vivre son quartier, vivre sa ville, « bistrots philosophiques » sur différents thèmes), une exposition sur la culture de paix, tout cela culminant dans une chaîne humaine pour la Paix, le 8 mai 2000, à travers toute la commune. Par la suite, entre 2000 et 2010, ces mouvements, services d’église ou associations, ont continué de s’impliquer dans le collectif « Cultivons la Paix », toujours au sein de la M.J.C. de Chenôve, avec le même souci d’aller vers les autres et d’améliorer le « vivre ensemble » (par exemple, avec la créations des repas de quartier).